Chapitre 12

- T'es vraiment un gros con. Fis-je sans le quitter du regard.
- Mais ta gueule.
- Ma gueule ? Dis-je étonner. Ce n'est pas moi qui l'ouvre ma « gueule » pour rien ! Je regarde mon téléphone. Suite à des sms venant de mon ex en plus ! T'es un taré !
- J't'emmerde moi. Dit-il la cigarette entre les lèvres. Tu n'es pas contente, tu te casses
- Pardon ?
- T'as très bien compris. Tu n'es pas contente tu sais ou est la sortie.
- Ouais. Je sais où elle est la sortie. Mais c'est pas à moi de dégager dans ces cas là.
- Tu crois ? Il ricane. Regarde. Tu reviens comme ça du jour au lendemain et tu crois que c'est ta place ici peu être ?! Il hausse le ton. T'as mis de coté Ash pendant un certain moment ! Il nous parler tout le temps de sa « petite sœur ». Tu n'étais pas là pour lui. Il taffe et reprend. Moi si. Il relâche doucement la fumée. Alors si t'es pas contente tu prends la porte Purdy !

Je ne réponds plus rien, à vrai dire, je suis surprise. De plus il semble vraiment le pensé, et ça, ça me blesse d'autant plus... Sans un mot, je me lève du canapé, je sors de la pièce le frôlant quelque peu. Je me dirige lentement vers la porte d'entrée là où sont restés mes chaussures. Je m'abaisse afin de les enfiler. Puis je me redresse, j'hésite quelques secondes, mais je finis quand même par sortir de la maison.

Je marche sans vraiment savoir ou aller, je veux juste m'aérer un peu l'esprit. Mes pas se font très rapides et irréguliers, je me sens trahie et humilié... Je n'aurais jamais pensé que ce genre de chose pouvait arriver de sa part surtout... Pourtant, ce n'est pas ce qu'il m'empêche de marcher bien au contraire... Voir ses yeux, observer la façon qu'il avait pour me regarder... Ça me fait vraiment bizarre...

Mais quelque chose m'arrête... Mon téléphone se met à vibrer, je pousse un long soupir avant de le sortir de la poche de mon jean... Je ne regarde même pas le nom s'afficher, car je sais pertinemment de qui il s'agit.

- Oui. Je souffle et reprends. Qu'est-ce que tu veux ?
- Salut. Ça va ?
- Ouais. Je lève les yeux au ciel. Pourquoi tu m'appelles ?
- Je voulais te parler...
- Et ben vas-y.
- Tu sais... Je crois qu'on a pris un mauvais départ...
- Arrête.
- Je t'aimais moi ! Toi t'as jamais rien éprouvé pour moi ! Rien !

Cette phrase me glace tout de suite le sang. Je ressens comme un coup de poignard dans le bas du ventre... Je grimace doucement avant de reprendre mes esprits, mais je sens que quelque chose monte en moi, de l'adrénaline que je ne connais que trop bien.

- Tu te fous pas de ma gueule là, Stefen ? JE T'AIMAIS ! Moi, mais toi t'étais trop con pour le voir ! MOI JE T'AIMAIS ! Mais c'est vrai que c'est mieux de se foutre des gens qui nous aiment ! Tu m'as frappé, insulter, et même tromper pauvre tache ! T'es qu'un gros bouffon, tu ne t'étais même pas rendu compte que j'avais lâché ma famille pour toi ? Tu l'av...

Je me stoppe net. Ma bouche s'entre ouvre doucement, mes yeux ne clignent même plus... Il pleure doucement au téléphone et ça me fait bizarre. Je ne sais pas comment réagir, toute ma colère semble s'estomper...

- Stefen ? Fis-je, doucement en mordillant ma lèvre inférieure.
- Je suis tellement désolé... Sanglote-t-il à l'appareil. Je suis tellement désolé Stella...

Je n'ose rien répondre. Tout est tellement confus en moi que je décide de m'asseoir sur un banc non loin de chez mon frère. Nous sommes toujours à l'appareil, mais aucun d'entre nous ne daigne parler. Ce qui me met tout de suite mal à l'aise...

- Stefen... Écoute...
- Je m'excuse, mais ça ne te suffit pas...
- J'ai plus confiance, c'est tout. Je me redresse sérieusement sur le banc. Je ne te fais plus confiance.
- Même si je te dis en toute sincérité que je m'en veux ? Sa voix se fait douce.
- Même.

Je raccroche précipitamment n'attendant pas sa réponse. Mais aussitôt, il persiste et rappelle. Je ne réponds pas puis je me lève du banc... Je reprends silencieusement ma marche, repérant les lieux pour ne pas me perdre non plus... Plusieurs minutes s'écoulent et je suis toujours seule sur le trottoir, scrutant du regard les moindres boutiques et magasins qui se présentent à ma vue. J'aperçois alors au loin Jena qui est au téléphone. Je souris tout en avançant vers elle qui ne m'a jusque-là, pas encore aperçue.

- Salut ! Fis-je en chuchotant pour ne pas déranger dans sa conversation.
- Attends maman... Je te rappelle ce soir ? Ok... Bye. Elle raccroche et me fixe. Salut toi. Elle s'approche de moi et me prend dans ces bras. Sherile est décédée dans la nuit...
- Oh... Émis-je surprise. Je suis désolé... Je la serre un peu plus.

Shérile était la tante de Jena... Je comprends que ça lui fasse de la peine. Mais maintenant, je ne sais plus quoi lui dire, je ne suis pas doué pour ce genre de chose.

- Tu n'y es pour rien... Mon oncle m'a appelé ce matin pour me le dire. Dit-elle en me lâchant. Je viens de l'apprendre à ma mère... Elle s'arrête et reprend. Ça lui à fait un choc.
- Je me doute oui... Je commence à me sentir mal à l'aise.
- Ne me regarde pas comme ça. Elle semble tout aussi mal à l'aise que moi. Je ne l'ai vu que trois ou quatre fois. Mais ça fait bizarre de ce dire que... Un bout du sang de ta mère ne vit plus... Elle parait se confondre. Enfin, tu me comprends ?
- Heu... Je suis assez surprise. Oui vu comme ça.
- Bon... Dit-elle le téléphone en main. T'as rien de prévu-là ?
- Non-rien. Pourquoi ?
- On va chez Sarah. Annonce-t-elle.
- Tu viens de perdre ta tante.
- O-oui... Justement, je n'ai pas envie de pleurer toute ma journée, on va chez Sarah.

Mon amie commence à avancer. Je la suis sans parler à ses côtés. Depuis « l'accident » qu'il s'est produit au supermarché avec Jena et Sarah, nous nous sommes un peu rapprocher, je me suis aperçu que malgré son apparence de petite princesse et sa façon de parler jovial, Sarah est quelqu'un de bien. Elle habite en HLM non loin du centre-ville, et malgré ses 19 ans, elle est tout aussi folle que Jena.

- Tu m'entends ? Demande Jena en claquant des doigts.
- Ouais ! Je fronce les sourcils et reprends. Non en faite, tu disais quoi ?
- Je te demandais pourquoi tu étais seule.
- Je n'ai pas le droit d'être seule ? Dis-je ironiquement.
- Si ! Mais bon... Je te demandais quand même. Elle sort son paquet de cigarettes.

Je ne parle plus, je me contente d'avancer.

- Il s'est passé quelque chose ? Ajoute-t-elle en allumant sa cigarette.
- Oui, enfin... Si on veut. Je la regarde d'un air sérieux. Tu comptes arrêter de fumer toi aussi un jour ? Vous m'intoxiquer tous !
- Hein ? Elle parait surprise puis elle sourit. Ce n'est pas pour cinq clopes par jours que je fume cocotte ! Bon aller raconte.
- Je ne sais pas trop ce qui s'est passé. J'étais avec Ash et Andy est arrivé, Ashley à du partir, alors je suis resté avec Andy et puis il m'a presque agressé.
- Quoi ? Hurle-t-elle à moitié. Il t'a agressé ?!
- Non... Je rigole doucement en baissant la tête. Non. Mais il a était dur dans ses propos.
- Je comprends rien.
- Il a lu les messages que m'a envoyés Stefen et il l'a mal pris.
- Stefen t'harcèle encore Hnn? Elle s'étouffe à moitié avec sa cigarette.
- Ça va ?
- Nan... Hnn... Je suis entrain de crever, mais ça va ! Elle reprend son sérieux. Sérieusement pourquoi il t'envoie encore des messages ? Et puis Andrew n'a rien à dire, même si Stefen est un sale con, lui, il n'a rien à voir dans l'histoire.
- Ouais... Je shoote dans un caillou, qui roule jusqu'au pied d'une personne.

Cette personne se retourne d'un seul coup, son regard se plonge dans le mien.

- Pardon je ne l'ai pas fait exprès ! Ment Jena.
- Ce n'est pas grave. Avoue l'homme.

On reprend notre marche normalement en parlant de choses et d'autres... Une bon quart d'heure après nous sommes enfin arriver aux HLM, je ne connais pas encore le chemin qui mène à la porte de Sarah, mais Jena elle, semble le connaître par cœur. Je la suis sans parler. J'aperçois un groupe de « racailles » qui ne manque pas de nous remarquer. Des paroles se font entendre, mais je les ignore. Du moins, j'essaie, et ce n'est pas simple. Mon cœur s'emballe un peu plus chaque seconde, j'en tremblerais presque.

- Hé mes demoiselles, ça vous dit une sucette ? S'exclame fièrement le leader de la bande.
- Hnn... Rit doucement Jena en se retournant. Parce que tu crois que venant de branleurs comme vous, ça nous intéresserait ?

Le type parait d'abord surprit, son visage grimace doucement mais il ne réplique rien, ce qui me surprend d'autant plus. Mon amie m'attrape l'avant-bras et me tire avec elle pour que l'on avance. Je ne parle pas et nous nous éloignons de plus en plus du groupe.

- Ce genre de gars est bon à mitrailler ! Elle me lâche enfin. C'est des boloss, y en à pleins ici, il va falloir que tu t'y fasse !
- Et Sarah habite dans ça, elle n'a pas peur ? Fis-je étonner.
- T'es hyper naïve et fragile, on n'est pas toute comme toi ! Elle rigole. Mais bon, tu changeras, ici tout le monde change.
- Naïve ? Faible je veux bien te croire.
- Ouais naïve. En plus, t'avoues être faible ! Elle secoue la tête. Elle habite là ! Dit-elle en montrant la porte qui à le numéro « 4 ».

Jena s'approche et frappe deux petits coups... Je n'ai à peine le temps de détourner mon regard, que la porte s'ouvre déjà. À croire que notre présence était attendue.

- Salut Stella ! Sourit Sarah en nous invitant à entrer. Toi, on s'est vu ce matin. Dit-elle en regardant Jena.
- Ouais. Elle avance et entre.
- Salut. Dis-je à mon tour en entrant.

C'est... Petit mais coquet. Je ne suis jamais venu chez elle malgré que l'on se parle depuis un peu plus d'une semaine, c'était toujours elle qui venait chez Jena ou encore à la maison quand les gars n'y étaient pas.

- Ça doit changer du palace que tu as chez ton frère. Ironise la blonde.
- Nan, c'est joli !

Ashley pose le casque de son ami dans l'entrée là ou il l'a eut. Il enlève ses gants qu'il jette automatiquement sur le meuble à chaussure juste en face de lui. Andrew lui est assis toujours à la même place, ses yeux fixent lourdement le vide... Le bassiste passe devant le brun machinalement, il dépose le pack de bière qu'il vient d'acheter...

- Çà va pas gros ? Demande Ashley.
- Si. Il soupire. Putain t'en as mis du temps. Il se redresse sur sa chaise.
- Ouais. Il tend les clés à Andy. Elle est ou Stel' ? Il regarde autour de lui.
- Elle s'est tirée. Avoue le brun en se levant.
- De quoi ?
- Elle s'est barrée ! Crie-t-il.
- Tu baisses d'un ton, toi ! Réplique durement Ashley ! Elle est où ?!
- J'en sais rien, ou elle est !
- Pourquoi elle est partie de la maison, t'avais pas dit que tu resté avec elle ?!

Aucune parole ne se fait parvenir à Ashley puisque Andrew ne répond rien, le brun se contente de sortir une bière du pacque et de ranger son paquet de cigarette posé sur la table, il commence à faire le tour pour sortir de la pièce mais le bassiste se met devant lui. Leurs regards restent quelques secondes comme, ça à se soutenir fortement.

- Dégage de là Ash. Dit Andrew d'un ton sec.
- Il s'est passé quoi avec ma sœur ? Il continue de fixer son ami sans pour autant l'écouter.
- Il s'est rien passé avec ta sœur, elle est partie et c'est tout ! Maintenant pousse-toi. Il pousse un peu Ashley, le bousculant avec son épaule.

Aussitôt, le bassiste, attrape l'avant-bras de son ami, pour le plaquer violemment contre le mur. « Tu arrêtes tes conneries là ! » S'écrie-t-il. « Tu joues à quoi ?! ». Mais Andrew ne répond rien, il se contente seulement de libérer son bras. L'adrénaline monte aussitôt pour les deux bruns. « Maintenant, tu bouges » Ordonne d'un ton sec le chanteur du groupe avant de pousser un peu plus brutalement Ashley.

J'ai horreur de m'embrouiller avec lui, donc je préfère partir avant que ça ne parte de travers. Je souffle malaisément avant de poser mes paumes de main sur les épaules d'Ashley, je force un peu méchamment pour qu'il recule. Mais il ne semble pas de mon avis. Il avance de nouveau et me fixe. Putain, il n'est pas possible lui.

- Dégage. Fis-je sans le quitter du regard.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Stella ?!
- T'es casse couille, toi, je n'ai rien fait à ta sœur ! On s'est juste engueuler et je lui ai dit de dégager si elle n'était pas cont...

Je n'ai pas le temps de finir mon explication, que quelque chose me percute violemment l'arcade, ce qui me provoque un mini flash blanc durant quelques secondes, je relève le regard, et esquive la prochaine droite qu'allait m'infliger Ashley. « T'es malade mon gars » fis-je en lui attrapant les poignés. Mais j'ai beau essayer de le retenir, ce n'est pas une femme. Il se libère et enchaîne un autre coup de poing que je n'ai pas le temps d'éviter cette fois. Je commence à voir noir et quelque chose m'envahit peu à peu. Puis par rage, je passe ma main dans sa nuque pour avancer son visage. Mon front heurte violemment sur son nez que j'entends craquer par la pression que je lui ai infligé. Il se recule un peu, et porte immédiatement sa main sur son visage.

- T'es calmé ? Lui demandais-je.
- Tu m'as éclaté le nez, sale con. Il grimace. Sors d'ici Andy je vais te dégommer...
- Ouais, c'est ça, qui vient de calmer qui, là ? J'attrape ma veste et mon paquet de cigarettes. Va te faire foutre la prochaine fois mec. Je sors de la pièce et attrape mon casque qu'il a posé à côté de la porte d'entrée.

Nous sommes toutes les trois assises dans le canapé, une couette rose pastelle nous couvre du froid qui pèse dans la pièce. Sarah et à ma gauche et Jena à ma droite. Leurs regards sont fixés sur l'écran en face de nous... Quant à moi, j'essaie de luter contre le sommeil...Mes paupières se ferment doucement, puis se rouvrent quand une des deux filles poussent un petit crie de peur...

- Et là. Entame Jena. Elle va se faire tuer !
- Arrêtes ça n'se ferait pas !
- On ne sait jamais ! Elle s'avance pour attraper la télécommande et ainsi monter le son.

Le film c'est « saw » je combien je ne sais pas, je les ai tous vu, mais pour moi c'est tous les mêmes, des scènes de tortures, des jeux malsains, des scènes de tortures et encore des jeux malsains... Le film continu, je pose ma tête sur l'épaule d'une des deux filles, en l'occurrence une chevelure blonde, j'en conclus donc qu'il s'agit de Sarah.

- C'est qui, qui sonne ? Demande Jena en mettant le film sur pause.

En effet. Quelque chose sonne, et ce, quelque chose, je le connais. Il s'agit de ma sonnerie. Je sors le téléphone de ma poche, j'hésite à regarder le nom. Puis je pose mon regard sur l'écran. Andrew !